Le lavage de zebu à Nosy Be

Madagascar : l’omniprésence du zébu dans la vie de la population

À Madagascar, le zébu est partout : dans les champs, sur la route et même sur les billets de banque et les pièces de monnaie ! Le zébu a aussi une place d’honneur dans la gastronomie Malgache, puisque sa viande est la plus consommée dans le pays et déclinée à toutes les sauces : accompagnée de poivre vert, effilée et cuite dans son jus, en Romazava (bouillon de brèdes ou de légumes) ou en Masikita (brochette fine grillée avec du charbon et accompagnée de sauce pistache). Je me rappelle à ce propos avoir mangé un filet de zébu au camembert à Nosy-Be : les portions étaient copieuses, la viande tendre à souhait, et la sauce, onctueuse et bien relevée ! Un vrai régal qui restera gravé dans ma mémoire ! Mais le zébu, c’est également un signe extérieur de richesse, mais surtout le principal animal sacrificiel de la Grande Île. Découvrez ci-après sa place dans le quotidien des Malgaches !

Le zébu pour le travail des champs

S’il y a une chose que j’ai comprise en visitant Madagascar, c’est que le Malgache mange du riz au matin, à midi et le soir. La culture du riz y est d’ailleurs non négligeable, mais ne suffit pas à nourrir la population. C’est dans cette optique qu’intervient le zébu ! De fait, cet animal domestique, docile et résistant à l’effort est mis à contribution pour labourer la terre et la préparer à recevoir les semences. Résultat : le paysan se ménage (il n’a pas à émietter les mottes lui-même), ne se ruine pas en main-d’œuvre, mais surtout, il augmente son rendement puisque la traction bovine permet de travailler une plus grande surface.

En illustration, une charette Zebu nettoye une plage.

Le zébu, un signe de prospérité et de virilité

Autre chose que j’ai apprise durant mes périples à travers l’Île : le cheptel est un signe de puissance. Chez les Baras par exemple, peuple de pasteurs nomades établi dans le centre Sud du pays, plus le troupeau est important, plus grande est la considération sociale. Ce n’est pas tout, car pour démontrer leurs courages et ainsi avoir les faveurs des jeunes filles de la communauté, le jeune Bara est tenu de voler un bœuf ! Un acte de bravoure apprécié à sa juste valeur par la famille de sa prétendante.

Le zébu et les mariages

Puisque j’en suis au sud du pays, sachez, chers lecteurs, que dans l’extrême sud de l’île, et plus précisément chez les Antandroy, le fiancé est tenu de fournir un bœuf au père de la fiancée, en signe de respect. Toujours au sud, mais chez les Baras cette fois-ci, il convient de donner un zébu en offrande aux ancêtres, pour marquer les liens d’alliance entre les deux familles, lorsque les tractations de mariage aboutissent. Enfin, sur les hautes terres centrales (Imerina et Fianarantsoa), il est d’usage de sacrifier un zébu lors des unions consanguines entre cousins, afin d’éloigner le mauvais sort (malformations congénitales, maladies rares, etc.).

Le zébu et la mort

Le zébu est également présent dans les rites funéraires ! Chez les Mahafaly par exemple, le troupeau du défunt est sacrifié durant les veillées mortuaires (celles-ci peuvent durer des mois, en fonction de l’importance du cheptel) et leurs viandes permettent de nourrir la famille et l’assemblée ! Les têtes des animaux sacrifiés, elles, orneront le tombeau du défunt, et des dessins retraçant la vie de ce dernier seront sculptés en guise de parure pour sa tombe.

Un zébu à la mer

Je ne pouvais pas finir cet article sans parler d’une pratique que j’ai découverte à Nosy-Be, mais qui se rencontre aussi dans toute l’île : les zébus sont lavés dans la mer chaque dimanche, quelle que soit la marée, afin de les purifier ! Si vous avez la chance de séjourner dans le coin, vous verrez passer des troupeaux de zébus se dirigeant vers la plage très tôt le matin !

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